Durant la journée de plantation avec Transforma Bxl, nous avons reçu quelques questions concernant le type de système que nous souhaitons mettre en place. Dans cet article, je me penche donc sur le concept qui rythme notre projet, celui de la « forêt comestible ».

La forêt comestible est une notion phare de la permaculture. Comme précédemment expliqué, c’est un espace conçu dans le but d’imiter la densité et la diversité d’un espace naturel forestier.

 

Imiter le système forestier

Les forêts recouvrent environ 2% de la surface de notre planète Terre. Et pourtant, à elles seules, ces forêts abritent plus de la moitié de la biodiversité mondiale.  Autant dire que la forêt est synonyme de vie et de fertilité.

Qui plus est, l’espace forestier se régule sans intervention humaine. Pas besoin d’arroser, de désherber, de fertiliser. Imaginez maintenant que tout ce système, tous ces fruits, feuilles et plantes soient comestibles… et vous avez devant vous l’idée même de la « forêt comestible ».

Ce qui saute aux yeux quand on analyse un système forestier, c’est l’optimisation de l’espace. Une forêt pousse sur différents niveaux et se propage dans toute les directions : en profondeur, horizontalement vers la gauche et vers la droite, et verticalement vers le haut et vers le bas.

En pratique

Pour incorporer cet utilisation de l’espace, la forêt comestible est en théorie ainsi arrangée sur sept niveaux différents ; les grands arbres, les arbustes, les baies, les herbes (comestibles et médicinales), les légumes ou plantes racines, les couvres-sol et les lianes comestibles ou vignes.

Ces sept niveaux ne sont pas obligatoires tant qu’un écosystème est mis en place ; chaque élément est connecté à plusieurs éléments. Ceci assure productivité, engrais, compost, paillage, régulation des insectes nuisibles et résilience.

L’étape décisive de la forêt comestible est donc son design, qui doit s’inspirer du modèle naturel et de la manière dont il s’est développé durant des millénaires. Avec un bon design, une forêt comestible peut se stabiliser et s’auto-gérer sans intervention humaine. L’entretien consiste alors uniquement à tailler et récolter.

Transform'action - Les arbres de la forêt comestible le jour de la plantation

Le concept de la forêt comestible est célébré en permaculture. Par exemple à la Ferme du Bec Hellouin, un centre de permaculture renommé en Normandie, où s’est récemment lancé un programme de recherche afin de déterminer s’il est possible de vivre du métier de sylvanier (qui se base sur une nouvelle forme d’agriculture donnant aux arbres un rôle central). Charles et Perrine Hervé-Gruyer, propriétaire du Bec Hellouin, sont en effet convaincu que cette nouvelle agriculture peut contribuer à nourrir l’humanité dans un future proche tout en aidant à restaurer l’équilibre écologique planétaire.

A l'échelle urbaine

Bien que le concept soit prisé par les permaculteurs, tout le monde n’est pas capable de dédier le temps ou la place nécessaire à la conception et l’entretien d’une forêt comestible.

Chez Plaisir Vert, nous pensons qu'il est toutefois envisageable d’intégrer certains éléments de la permaculture dans des jardins ornementaux de superficie modérée.

Plaisir Vert s’intéresse à cette possibilité par le biais de la "permaculture ornementale" et des "jardins naturalistes". Ceci afin d'offrir au paysagisme de jardin urbain une nouvelle vision sans pour autant provoquer de modifications trop drastiques dans le paysage bruxellois.

Des prochains articles seront dédiés à ces nouvelles pratiques innovantes.



 

À propos

Idéaliste dans l'âme et pleine de curiosité, je désire revenir aux questions écologiques essentielles.
Je m'intéresse donc aux plantes comestibles et à leurs vertus.
J'adore étudier, lire et écouter et je cherche à consolider ces apprentissages personnels par le biais de formations.
J'ai notamment travaillé dans des fermes biologiques et alternatives.